Le numérique est mauvais pour la planète, on l’entend de plus en plus, et c’est vrai. Mais vider sa boite mail ou éteindre sa box internet la nuit ne changera pas grand chose. C’est la construction de nos ordinateurs et smartphones qui est le plus polluant, et de loin. Et malgré tout, les publicités nous encouragent à changer régulièrement de smartphone, les versions de Windows sont de plus en plus gourmandes en ressources et demandent des ordinateurs de plus en plus puissants (Windows 11 ne s’installe pas sur n’importe quoi), sans parler de l’obsolescence programmée… Alors que l’on doit vraiment agir pour la planète, tout cela est inquiétant.
Heureusement, il y a des moyens d’agir. Le ré-emploi notamment. Qui commence doucement à se mettre en place mais de façon trop timide. Il faut mettre en place, sur tous nos territoires, des filières de ré-emploi. Tout d’abord, créer un système de collecte des ordinateurs usagés (des entreprises comme des particuliers) partout en France. Au lieu que nos ordinateurs finissent dans des décharges sauvages à ciel ouvert en Afrique ou en Asie.
Ensuite, vérifier tout ce matériel, afin de faire le trie entre ce qui peut encore servir ou non. Ce qui ne peut pas, il faudrait pouvoir le traiter afin d’en récupérer les choses utiles (composants, métaux rares, etc). Ce qui peut encore servir, on le recycle en remettant en place des ordinateurs fonctionnels avec un système Linux peut gourmand en ressources (faire du reconditionné avec Windows est un non-sens total !). Et ces ordinateurs, on peut les revendre à bas prix pour équiper les gens dans le besoin (avec une courte formation également), qui pourront ainsi avoir un ordinateur. Comme cela, on lutte également contre l’illectronisme et la fracture numérique.
Il y a toute une filière à mettre en place, structurer et développer dans nos territoires, à l’échelle locale. Toute une économie à développer, un marché avec des emplois à la clé. Tout cela serait bénéfique à plusieurs niveaux comme on vient de le voir. Il faut de la volonté pour impulser cette démarche, les acteurs déjà présent doivent nous montrer la voie, et tous ensemble, passer à une plus grande échelle.
Un très bel exemple dont on doit s’inspirer est le projet Emmabuntüs. Ils ont créé leur propre distribution Linux spécifique pour faire du ré-emploi et ils font un travail formidable en récupérant de vieux ordinateurs, en les remettant en état et en les donnant/vendant à bas prix à ceux qui en ont le plus besoin. Un exemple à suivre, encourager, développer.