15% de la population était en situation d’illectronisme en 2021. C’est énorme et c’est un véritable fléau contre lequel il faut lutter. Dans notre société où tout est numérique (le gouvernement numérise ses services à tour de bras sans toujours penser aux conséquences), comment vivre normalement avec ce problème ? Surtout qu’il se cumule généralement avec d’autres (manque d’éducation, de moyens…). Et des pans entiers de la population restent sur le bord du chemin…
Il faut donc se mobiliser, agir massivement afin d’accompagner tous les citoyens dans le besoin, ne surtout pas les laisser seuls. Des initiatives ont été mises en place et plusieurs structures jouent aujourd’hui un rôle prépondérant pour cela (notamment les conseillers numériques, des emplois non pérennes, et les maisons France Service). C’est évidement une bonne chose.
Mais il faut voir plus loin. Car la majorité de ces structures se contentent de former sur les outils des gafam uniquement, sans éduquer réellement les usagers sur les enjeux et conséquences des outils qu’ils utilisent. Avec parfois des ordinateurs « reconditionnés », sous Windows 10 qui sera obsolète dans un an.
Les enjeux sont trop importants pour se contenter de cela. Il faut voir plus loin, agir plus globalement. Il faut des formations plus complètes qui incluent Linux et les logiciels libres, ainsi que la problématique des données personnelles et de leur protection. Tout comme l’impact environnemental du numérique. Il faut développer l’esprit critique de ces nouveaux usager et ne pas se contenter de leur montrer comment faire un CV sous Office365 et stocker une lettre de motivation dans Google Drive.
J’en reviens à un projet déjà évoqué. Il faut, dans chaque région, un centre de récupération des ordinateurs que les entreprises, associations et particuliers n’utiliseraient plus. Du personnel formé correctement pour le remettre en état où traiter les déchets. Un reconditionnement qui se ferait évidemment avec Linux afin de garantir à leurs futurs bénéficiaires plusieurs années d’usage. Ces ordinateurs seraient ensuite donnés ou vendu à bas prix pour les personnes dans le besoin, avec des séances de formations par du personnel qualifié (et des emplois sur le long terme, pas comme la majorité des conseillers numériques actuels qui sont « open to work » sur Linkedin…). Des formations plus complètes pour réellement éduquer et informer sur les enjeux et problématiques afin d’en faire ensuite des consom’acteurs et pas de simples consommateurs des outils des gafam.
Tout cela serait plus efficace et surtout durable, bon pour notre économie, nos emplois et la planète et participerait vraiment à un numérique plus responsable. Il faut donc se donner les moyens d’agir efficacement et avoir une approche plus globale de la problématique pour participer à un avenir meilleur.